29/04/2010
Encore
des problèmes de visibilité ?
Peut-être que la poche était trouée et que le trésor dedans a disparu !
Ce post purement fonctionnel ayant fait l'objet de commentaires que je ne veux pas effacer, je vais l'étoffer par une photo - trouble, du moins pas si claire ! D'autant plus trouble que j'y apparais aussi en train d'essayer de donner un sens à ces lignes disparates sur la vitre.
Faudra-t-il passer mon temps à demander à mes honorés lecteurs si je suis visible ou pas ? Ou rendre mon tablier à Skynet ? Emigrer ou fermer la porte ?
16:34 Écrit par Saravati dans Images personnelles | Commentaires (21) | Lien permanent
Un trésor dans la poche
Dans ce big bazar
Il avait feuilleté des livres
Acheté un livre
L’avait mis dans la poche de sa veste
Verte
Il achetait des livres aux
Dimensions de ses poches.
Je l’ai suivi
Il parlait beaucoup
De tout
De rien
Pour moi de tout
Pour lui de rien
Je n’entendais pas ses paroles
Que sa voix
Soudain devenue familière
Il s’est arrêté au pied d’un lampadaire
Qui tenait lieu de perchoir
Sur la petite place aux pigeons
Grassouillets
Il a souri
Et tel un magicien
A sorti un livre de sa poche
Un livre vert comme sa veste
Me l’a donné
Ce livre était différent
Il portait sur son dos
Son nom en lettres vertes
Lui l’avait emporté
Pour l’offrir
A une rencontre fortuite
Qui était devenue moi
Je l’ai remercié
Et je suis partie
Dans ma tête
En jouant à la marelle
Pour savoir si
J’étais prête
A atteindre
Le paradis.
10:26 Écrit par Saravati dans Dérives fictionnelles | Commentaires (7) | Tags : poche, livre, rencontre | Lien permanent
27/04/2010
Sur le seuil
Je t’attends
J’ai fait simoniser la porte
Et blinquer la serrure
De loin, je reconnaîtrai le reflet
De ton blouson rouge
Et ta main hésitante
Sur le bouton d’orée
Marquera le classique temps d’arrêt
22:07 Écrit par Saravati dans Regards | Commentaires (8) | Tags : reflet, serrure, porte | Lien permanent
26/04/2010
Orbe
Ce monde d’airain blanchi te confine dans les limites de tes propres contradictions.
Il brille quand tu te ternis à force de convoiter l’impossible.
Il reflète des particules de vie éparpillées tout autour de toi.
Il est luminance, sphéricité, aspiration à la perfection de l’infini morcelé.
00:10 Écrit par Saravati dans Contours insolites | Commentaires (5) | Tags : contradictions, luminance, orbe, infini | Lien permanent
23/04/2010
Pour une poignée de tulipes
Ne sait s’il reviendra
Les tulipes lui laissera
Leur relation aura duré
Le temps pour les pétales de tomber…
Ah si la vie
Était aussi
Bigarrée
Que ces fleurs avant
Qu’elles ne soient définitivement
Fanées …
13:31 Écrit par Saravati dans Dérives fictionnelles, Regards | Commentaires (6) | Tags : tulipes, solitude | Lien permanent
21/04/2010
Face au petit bois
Dans ma petite voiture Lego, blanche à mouchettes comme les premières souillures d’oiseaux dans la neige, je l’aperçois au loin, danseur dégingandé sur le béton rapiécé de la route, juste en face d’un petit bois qui s’est bien dégarni depuis mon enfance.
Je ralentis l’allure, dame, avec cette voiture, pas d’illusion possible de prouesses fangiesques ; je crains qu’il ne soit sourd ou troublé. Il continue de zigzaguer. Je m’arrête pour le laisser passer, risquant l’accident avec un véhicule qui me colle presque au cul.
Je ne vois que son profil, œil vert ou gris ou les deux – le jour est en train de voiler les couleurs.
Dans le rétroviseur, il a déjà disparu, passé sans doute par le chemin qui mène au bois.
Une semaine plus tard, ma voiture toujours mouchetée (les intempéries ont bon dos pour clamer le report des besognes ménagères), je repasse en ces lieux.
Il est là sur le bord de la route, hésitant : passera-t-il, passera-t-il pas au son de mon moteur ? Cette fois, il me jette un regard gris ou vert (je ne distingue toujours pas les couleurs malgré un ciel plus lumineux) ; on se reconnaît en quelque sorte, il se fige, sûr qu’il m’a reconnue : avec elle pas la peine d’essayer, elle ne m’aidera pas, elle n’a pas envie de salir sa voiture de rouge.
Résigné, il lisse ses belles plumes multicolores
Un faisan suicidaire, ça ne court pas les rues, du moins, pas longtemps !
11:14 Écrit par Saravati dans Regards | Commentaires (11) | Lien permanent
17/04/2010
Elle est partie
Elle est partie, elle aussi, a claqué la porte, simplement laissé quelques traces.
La fatigue de l’obligation d’être une vache laitière distillant au jour le jour ses billets appétissants.
Produire, produire sans relâche pour une clientèle friande qui n’en a jamais assez.
Devoir justifier ses silences, devoir dévoiler ses humeurs, répondre gentiment ou ironiquement aux commentaires quels qu’ils soient…un apostolat, me direz-vous !
On entre en blog comme on entre en religion ?
Et rendre les visites, politesse oblige, sinon reproches ou représailles.
Tiens, il ne vient plus me voir ! Pourquoi ? Il ne m’aime plus ? Et elle, non plus. Fâchée parce que je lui ai dit ce que je pensais de ce qu’elle avait écrit un jour sans imagination ?
Mais elle, des commentaires, elle en recevait par grappes pas toujours touffues cependant.
Des petits rires étouffés, des clins d’œil, des jeux de mots…on se serait cru à la maternelle, des fois.
Elle semblait aimer ça, elle répondait avec fougue, toujours individuellement ou presque. Quand elle était fatiguée, un petit salut collectif devait bien leur suffire quoique un peu déçus, je pense !
Elle a raison d’arrêter quelque chose qui ne l’amuse plus. Dans la vie, quand on fait quelque chose de pas obligé, ça doit être avec plaisir. On a déjà tellement de contraintes ailleurs.
Ici c’est l’espace ludique, convivial, le plaisir de séduire à travers ses mots, de partager des souvenirs, des sensations, parfois d’exprimer sa peine pour ne pas la garder esseulée dans son coin !
Oui, elle a eu le mérite de partir, s’arrogeant d’autres projets, pour elle seule, cette fois.
Un peu triste de quitter ses complices de tous les instants d’évasion, mais aussi au regret de ne pas l’avoir fait plus tôt, d’avoir attendu que la lassitude s’installe, que l’obligation devienne à ce point pesante…
Pas de regret à avoir, chacun cherche son bonheur et le bonheur n’est pas quelque chose de linéaire, il fluctue avec l’âge, le temps, les lieux, les états d’âme.
Si je l’avais mieux connue, (j’ai bien essayé parfois de lui parler, mais elle semblait imperméable à mon langage) je lui aurais rendu ici un hommage pour sa fulgurance, sa vivacité, la légèreté de sa plume, sa sincérité, aussi, cette manière de se mettre à nu avec élégance.
Bonne route, à toi, écrivaine !
Ce texte est une variante de "L'écrivaine" posté en février 2010
11:35 Écrit par Saravati dans Dérives fictionnelles, Regards | Commentaires (27) | Tags : partir, commentaires, blog, contraintes | Lien permanent
13/04/2010
Gris et blanc
Dans mon miroir, j’ai inversé les couleurs du temps et les ailes noires se sont transformées en plumes blanches.
Le ciel s’est obscurci.
Seuls, les nuages ont gardé leur contour.
21:38 Écrit par Saravati dans Regards | Commentaires (6) | Tags : oiseaux, photos, ciel, nuage, negatif | Lien permanent
09/04/2010
Lessines, un soir
J'étais un jour de septembre dans la ville où naquit Magritte.
A onze heures du soir, dans la ville dépouillée de toute animation
j'apercevais le monument dédié à Magritte avec
ses statues morcelées sur fond de
ciel de pipe et autres
compositions Magrittiennes en bleu et blanc.
A quelques pas
la ligne de chemin de fer qui s'étend de part et d'autre
dans la nuit et
un escalier désert
gris et sale
imprégné de feuilles encore vertes...
Nature presque morte !
A Lessines, c'était déjà l'automne de Magritte...
10:40 Écrit par Saravati dans Images personnelles | Commentaires (15) | Tags : magritte, automne, escalier | Lien permanent
06/04/2010
Dimanche de décembre
Elle marche seule sur les dalles rouges et grises qui ornent les trottoirs de la ville.
Personne dans la rue, tous calfeutrés chez eux ou errant dans leur voiture, avec ou sans but.
Elle avance la tête haute, les épaules levées naturellement vers le ciel, les bras tirant vers le sol.
Les pas l’un derrière l’autre à la façon des mannequins.
Dans la position des danseurs de tango vers un partenaire invisible et proche.
S’il pouvait malgré sa transparence l’effleurer d’un geste léger.
Elle se laisserait emporter par la musique suave et aride qui lui tourne déjà la tête.
Mais son souffle s’éloigne et la musique avec disparaît.
Elle avance encore, ses chaussures à talons bruissent sur le sol, ses chaussures devenues trop larges et qui tentent d’échapper à l’étreinte des pieds.
Les pieds se ratatinent-ils aussi avec le temps ?
Sculpture photographiée au Musée des Beaux-Arts de Dijon - septembre 2009
16:55 Écrit par Saravati dans Regards | Commentaires (8) | Tags : tango, pieds | Lien permanent